Plus de 200 000 dossiers de surendettement sont déposés chaque année par les ménages auprès de la Banque de France, et déclarés recevables. Avec en moyenne environ 9 dettes contractées, il s’agit majoritairement d’un mixte entre crédit à la consommation et arriérés de charges courantes … Afin de suivre au plus près l’évolution des caractéristiques du surendettement des ménages, la Banque de France mène une enquête typologique annuelle. Rencontre avec Béatrice Raoult-Texier, chef du service des études de la direction des particuliers, en charge de la dernière enquête en date, publiée en janvier 2013. Les principales données relatives à l’endettement font par ailleurs l’objet d’une actualisation trimestrielle dans le baromètre publié par la Banque de France.
Un endettement structurellement « mixte »
Le surendettement des ménages est majoritairement composé de crédit à la consommation (87,4% des dossiers) et d’arriérés de charges courantes (79,7%).
En moyenne, un dossier de surendettement est composé de 5 dettes financières différentes : crédit immobilier, dettes à la consommation, microcrédits et prêts sur gage, découverts et dépassements bancaires.
- L’endettement financier moyen est de 33 300 euros, et les dettes à la consommation (87,4% des cas), représentent en moyenne 22 300 euros.
- Les dettes de charges courantes sont présentes dans plus de 3/4 des dossiers, selon l’enquête : le logement, concerne 45% des dossiers, vient ensuite l’énergie (49%), les impôts (38,7%) et enfin l’alimentaire (2,4%).
Le surendettement, un phénomène qui s’est inscrit dans la durée
L’une des grandes tendances qui se dégage de cette enquête est la hausse des « re-dépôts » de dossiers, ce qui induit une augmentation de la durée du surendettement et une plus grande difficulté à en sortir. « En moyenne, entre 35 et 40% font l’objet d’un nouvel examen », souligne Béatrice Raoult-Texier, chef du service des études de la direction des particuliers, en charge de l’enquête. Pour 35,2% des dossiers déclarés recevables depuis début 2013, la Banque de France les a considérés comme « irrémédiablement compromis », sans solution.
Un niveau des re-dépôts structurellement élevé
Les ménages redéposent un dossier auprès des commissions de surendettement « suite à une mesure partielle face à la faiblesse ou l’absence de capacité de remboursement, mais sans amélioration notable de la situation », note Béatrice Raoult-Texier. Dans un peu plus d’un tiers des cas, les re-dépôts sont consécutifs à un changement de situation professionnelle voire à la perte d’un emploi. « L’équilibre du plan de désendettement est rompu, les personnes ont de nouveau besoin d’être aidées ». Dans 10% des cas, les demandes d’examen sont liées à un nouvel endettement ou à l’identification de dettes oubliées. Dans plus de 80% des cas de surendettement des ménages, les capacités de remboursement sont jugées « faibles ou inexistantes ».
Les caractéristiques socio-démographiques et professionnelles ne changent pas : il s’agit à 64% de personnes vivant seules, dans des classes d’âge intermédiaires (35 à 44 ans et dans une moindre mesure 45 à 54 ans), majoritairement locataires, en difficulté face à l’emploi, avec des problèmes de maladie ou d’invalidité longue durée.
Source : Banque de France, baromètre du surendettement, 1er trimestre 2013
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