Les belles vitrines des Grands magasins vous attirent, mais vous avez peur de manquer d’argent ? Si vous souhaitez payer en plusieurs fois, les caissières se feront un plaisir de vous offrir la « carte du magasin » : le placement d’une carte Galeries Lafayette leur rapporte quatre euros, et celui d’une carte Printemps trois euros – de source syndicale.
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Ces cartes sont pourtant considérées comme responsables de la multiplication des cas de surendettement, car elles sont adossées à des crédits revolving (renouvelables), dont les taux d’intérêt sont très élevés : 20,28 % au Printemps, 20,29 % aux Galeries Lafayette.
Avant d’accepter une souscription, les organismes de crédit doivent consulter le Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers, afin de vérifier que le client n’y figure pas. Il doivent ensuite évaluer avec lui sa capacité de remboursement.
Mais si ce client dissimule qu’il a déjà contracté plusieurs emprunts, le vendeur ne peut pas le vérifier. Seule, la création d’un fichier qui recenserait l’ensemble des crédits aux particuliers permettrait de le faire. Ce fichier positif est réclamé par les associations de lutte contre l’exclusion comme Cresus, qui aide les ménages surendettés. Une proposition de loi du député Jean-Christophe Lagarde (UDI, Seine-Saint-Denis) allant dans ce sens sera sans doute rejetée jeudi 22 novembre, à l’Assemblée nationale.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
La loi du 1er juillet 2010 portant réforme du crédit à la consommation, de Christine Lagarde, l’ancienne ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi du gouvernement Fillon, a mis un terme aux dérives les plus abusives du crédit revolving: les prêteurs doivent faire figurer le taux annuel effectif global (TAEG) dans une taille de caractères plus importante que celle utilisée pour le taux d’intérêt promotionnel, valable seulement les premiers mois.Ils doivent activer la fonction paiement au comptant par défaut. Ils doivent fermer les comptes de crédit renouvelables qui sont restés inactifs pendant deux ans. Ils ne doivent plus être commissionnés en fonction du type de crédit qu’ils vendent.
Pour mettre fin au phénomène du « crédit qui ne se rembourse jamais », du fait des mensualités faibles couvrant principalement les intérêts, la loi a prévu que les échéances comprennent obligatoirement un remboursement minimum du capital restant dû. Enfin, pour les demandes supérieures à 1 000 euros, les magasins doivent offrir le choix aux consommateurs entre un crédit renouvelable et un crédit amortissable, dont les taux d’intérêt sont plus moins élevés.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault envisage de descendre ce seuil à 500 euros.
L’UFC-Que Choisir demande pour sa part l’interdiction de la vente de crédit renouvelable sur le lieu d’achat ;ainsi que la séparation entre carte de fidélité et carte de crédit.
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